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    Prologue
    Une violente tempête fait rage. Des éclaires fusent, la pluie tombe drue et le vent souffle en rafale. Pourtant, une silhouette encapuchonnée se tient face à cet ouragan, debout sur la plus haute montagne. Elle regarde le village, plusieurs kilomètres en contrebas. C'est là que tout a commencé. Et que tout prendra fin.
    CHAPITRE 1
    Bip ! Bip ! Bip !
    Je sursautai : mon réveil venait de me tirer de mon unique rêve. Je l'éteignis, puis me perdis dans mon rêve, Chaque nuit il revenait, chaque matin j'y repensais, et trouvais des choses nouvelles dans les détails, les paysages... Pourtant, ça racontait relativement la même chose : un oiseau couleur feu, une fille et un garçon inconnus, probablement jumeaux, et une phrase répétée sans cesse : « Isis, Isis, Isis... Viens, viens, viens... » Mon majeur gauche me brûlait. Je baissai les yeux sur une bague en or massif, incrustée d'une véritable émeraude. Héritage familiale. Elle me brûlait souvent. J'avais fini par m'y faire. Je me levai, me coiffai et m’habillai.
    Il existait, en plein cœur des Alpes Française, à une heure de Chamonix, un petit village nommé Saminge. Population hors saison : 1800 habitants. Le triple en été et en hiver. C'était là où je vivais avec mes parents, Hélène et Jack, mes frères, Casey et Logan et mon grand-père, Casey, et ma grand-mère, Lalie. Ces derniers habitaient un peu plus loin dans le village. Oui, mon grand-père et mon frère se nommaient tous les deux Casey. Casey, Logan et Jack étaient des prénoms qui se transmettaient de garçons en garçons du coté de mon père.
    Je descendis les marches pour entrer dans la cuisine où ma mère et mon père préparaient le petit déjeuner. Ma mère était une vraie beauté, avec ses yeux verts d'eau et ses cheveux marron clair aux reflets d'or. Mon père avait simplement les cheveux noirs et les yeux marron foncé.
    - Bonjour Elyse ! me fit ma mère. Bien dormis ?
    "Elle a encore des cernes ! Je suis sure qu'elle a lu tard, cette nuit !" pensa-elle.
    - Ça peut aller, grognai-je.
    Je sirotai mon thé et mangeai mes tartines. Mon grand frère se leva, suivi par notre benjamin. Casey était un géant, les cheveux noirs, et les yeux marron, tandis que Logan avait les cheveux bruns, comme notre mère et les yeux marron. Moi, j'étais la seule blonde de la famille, et j'avais les yeux gris-vert. Ou bleu-vert. Ou gris-bleu, selon ce que disaient certaines personnes. Le petit déjeuner se fit en silence. Je regardai mon grand frère. Nous étions tous les deux dans le même collège, et l'année prochaine, il partira au lycée et Logan viendra avec moi.  Mon père partit au travail, et emmena Logan avec lui. Il était le directeur de l'école élémentaire et de la maternelle de notre village. Ma mère alla, elle aussi, au travail. Elle était institutrice dans l'école d'un village voisin. Je surveillais l'horloge, et à 8h15, je rangeai mon livre dans mon sac d'école. Casey et moi, nous nous habillâmes pour sortir. Il ferma la porte, et nous partîmes à l'école.




    - Elyse, c'est mon anniversaire !!! cria Margot dans mes oreilles dès que j'arrivai sur le parking du collège.
    Casey partit rejoindre ses amis. Margot était une bonne amie, mais avait tendance à s'exciter un peu trop vite.
    "J'ai treize ans ! J'ai treize ans !"
    Derrière moi, quelques-unes de mes amies, Amy, Juliette, et Lyne, rigolaient.
    - On va pouvoir le chanter à la cantine ! s’exclama cette dernière.
    En effet, sous signal de notre cher CPE, M. Adam, nous chantions les anniversaires des élèves à la cantine. C'était une vieille tradition.
    Nous passâmes le portail de l'école primaire. Je saluai mon petit frère avec un mouvement de la tête. Il discutait avec ses copains, mais répondit à mon salut. Un peu plus loin, nous entrâmes au collège. Au dessus de nous pendait une pancarte où il y étais gravé : « Collège Olympe de Gouges ». Il comportait deux bâtiments blancs. Le premier était le plus grand, il contenait les salles de français, celle d'anglais/allemand, la salle des profs et la vie scolaire avec le foyer et la salle d’étude au rez-de-chaussée, la salle d'informatique, de math, d'histoire-géo, d'art, de musique et le bureau de notre principal, M. Côme au deuxième étage. Le troisième était privé, il abritait les appartements de Mme Carole, notre professeur de français, et de notre principal. Le deuxième bâtiment contenait le CDI et les salles de SVT, de technologie et de physique-chimie. Au dessus, il y a un petit gymnase, et au dessous, la cantine et le préau de la cour des primaires.
    J'étais dans la classe des 5°A, qui commençait par une heure d'étude. Ma classe n'était pas mauvaise. J'y retrouvais de bonnes amies et des garçons sympas. Je me rangeai avec mes amis sous la « tour de guet » des surveillantes. Elle était en vérité un coin du premier bâtiment, et a été arrondie et couverte de vitres pour permettre à nos surveillantes, Gaëlle et Maria, de voir la quasi totalité de la cour. Devant la salle d'anglais, je vis une de mes amie en 4°A. Je la rejoignit. Elle me sourit.
    - Salut, Diane. Comment va ton père ?
    Elle me regarda, puis dit :
    - Il va un peu mieux.
    Et nous éclatons de rire. Son père était un chasseur, et il s'est coupé le doigt en dépeçant un chamois dans son garage. Ce pourrait n'être pas très marrant, mais pour nous, si. D’ailleurs, Diane a été nommée de la même façon que la déesse de la chasse romaine grâce à la passion de son père. Je vis la prof d'anglais, Mme Sandra, sortir de la salle, et je laissai Diane. Le CPE nous fit signe d'entrer. Je m’essayai en carré avec Lysa, Juliette, Alaska et Mélissa, mes amies. Normalement les cinquièmes se mettaient toujours ensemble, mais je remarquai que quelques garçons allaient rejoindre les 4èmes qui étaient en étude. Je souris : c'est très dur pour nous de s'approcher un peu trop près de certaines personnes.
    Premièrement, nous savions tous plus sur les autres qu'ils ne le savaient sur nous. Il était donc compliqué de placer quoi que ce soit sans éveiller les soupçons. Deuxièmement, nous n'étions pas très à l'aise avec certaines personnes ... Nous n'arrivons pas bien à les cadrer. Ayant passé un an au Canada, je savais que ça n'arrive que chez nous.
    - Elyse ? Tu m'aides pour les maths ? me demanda Margot.
    - Je ne les ai pas faits. Désolée, répondis-je.
    Je sortis mon cahier de maths pour faire mes exercices. Du coin de l’œil, je vis les garçons faire les pitres. L'heure passa lentement. Quand j'en eu finis avec mes devoirs, je m’appliquais à un dessin sur lequel j'avais passer de longues semaines. Une jeune joueuse de harpe jouant avec son orchestre. Depuis plusieurs jours, j'étais coincée sur le nez du pianiste.
    - Vous pouvez aller en cours, fit Maria.
    Je sortis de la salle en trottant pour aller en maths, suivie de mes amies. Nous montâmes l'escalier, décoré par les exposés des autres élèves. Le mien, celui sur le Machu-Picchu, était accroché en haut de l'escalier. Les garçons se poussaient, couraient, tombaient... Je souris. Ils ne savaient pas encore ce qu'allait nous réserver M. Christophe, le prof de maths ... Nous nous rangeâmes tranquillement devant la salle 3, celle des mathématiques. Mme Estelle sortit de sa propre salle (la 4) et la ferma à clé.
    - Bonjour ! nous lui dîmes.
    - Salut ! Bon courage pour les maths. A tout à l'heure !
    Et nous la regardâmes s'éloigner. Mme Estelle était un peu plus grande que la majorité des élèves, les cheveux brun-noir, et les yeux d'un bleu profond, elle savait se faire respecter, et était apprécier par tous, profs comme élèves. Soudain, la porte de la salle de maths s’ouvrit et les 5èmes B sortirent.
    - Elle est facile ! nous dirent certains.
    - Bon courage, nous encouragèrent les autres.
    M. Christophe sortit. Il était très grand, avec un crâne presque chauve et des rides au coin de ses yeux gris, car il avait l'habitude de rire. D'un geste, il nous invita à rentrer.
    - Évaluation ! nous lança-t-il quand nous fûmes assis.
    - Grmff ! nous lui répondîmes, même ça ne nous empêcha pas de nous précipiter sur nos trousses.
    Il distribua les feuilles et nous laissa toute l'heure. Je commençai par répondre à la plupart des questions faciles, comme les autres élèves.
    "Je n'ai pas révisé." souffla Harry, un garçon de ma classe, toujours celui qui est le plus prêt à faire des bêtises. "Je peux tricher ?"
    "Non" nous répondîmes, nous, les filles.
    "Pas même un tout petit peu ?"
    "Non !"
    "Pourquoi ?"
    "Pourquoi tu demande la permission, surtout ?"gloussa un autre garçon.
    M. Christophe leva la tête de son bureau, et laissa échapper un :
    - Chuuut !
    "Si tu fais ça, j’envoie une onde mentale si forte que l'idée de tricher te passera !" le menaça Aglaé, une de mes amies.
    Il ricana :
    "Voyons, c’est interdit par nos lois, et tu le sais. Les lois de Télépathie. Nous devons les respecter, car nous sommes tous Télépathes !"

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